SYLVIANE CHATELAIN
DÉCHIRURES
Écrivain trop rare – mais cela fait son prix – maîtrisant avec finesse une veine subtilement sombre, Sylviane Chatelain entrecroise six récits dont les fils, ici et là noués entre eux, se délitent bientôt. Comme les rêves d’avenir, les espoirs, les projets de ses personnages, des femmes dont la vie, telle une étoffe, s’use imperceptiblement jusqu’à céder, dans un craquement sinistre qu’elles seront seules à entendre. Poignantes, ces figures familières – des épouses, des mères, des voisines – s’effondrent de l’intérieur, minées par quoi? Superbe, précise, solide mais translucide, l’écriture, elle, résiste.
Site de Payot Libraire.
Femmes égarées
Les six nouvelles de Sylviane Chatelain réunies sous le titre "Déchirures" dépeignent avec une précision clinique des épisodes de vie de quelques femmes emprisonnées dans le piège de petits riens qui débordent, et finissent par les étouffer. Engluées dans des situations carcérales qu’elles ont elles-mêmes contribué à créer, elles n’en comprennent pas le cheminement. Manipulées par de plus habiles qu’elles, apeurées par d’irrationnelles situations, elles pataugent, restant prisonnières de leur propre toile, car les personnages de Chatelain tournent en rond dans des situations inextricables : ces femmes se débattent contre le vent, assommées par une charge de ténèbres qui descendrait doucement d’un infini surnaturel pour mieux les enfoncer dans la terre de leurs angoisses. Chez l’écrivaine, il y a peu d’espoir de se soustraire à l’asservissement… Et tout cela d’une écriture somptueuse.
VINCENT BÉLET. Payot La Chaux-de-Fonds
Femmes au bord de la crise
Un matin, elle prend sa fille, Rosalie, et s’en va. Quitte sa maison. Elle s’enfuit, visiblement. Elle emménage ailleurs, dans un appartement aux murs «sales, qui ont gardé les traces de tous ceux qui ont vécu ici». Et il y a la voisine. Arrangeante et froide à la fois. Et qui semble fascinée par Rosalie. N’essayerait-elle pas de la lui voler?...
De la principale protagoniste de «La voisine», la première et la plus longue des six nouvelles composant Déchirures, on ne connaît pas le nom. Pas plus que celui des femmes apparaissant dans les cinq autres récits du livre. Des femmes qui perdent pied, errent dans la brume, dans un tableau ou dans la neige. Enfermées, retenues prisonnières, sans que l’on sache vraiment si leur prison est extérieure ou intérieure. Dans ces textes à la limite du fantastique, l’écrivaine de Saint-Imier Sylviane Chatelain joue avec un talent rare sur ce moment de doute, d’inquiétante étrangeté où tout peut basculer. Bouleversant et glaçant.
NHE. Arcinfo
En une :
Des femmes à la dérive, racontées
Titulaire du Prix Schiller, Sylviane Chatelain vient de publier un dixième ouvrage. Il s’agit de six nouvelles qui racontent l’histoire de six femmes qui, tout à coup, perdent pied
Écrire pour exister
Sylviane Chatelain sort un dixième ouvrage. Il s’agit de six nouvelles qui racontent l’histoire de six femmes emportées par des courants contraires.
«J’ai retardé la sortie de ce livre, car j’avais peur. Je ne me sentais pas encore prête à me mettre à nu», explique Sylviane Chatelain qui vient de publier Déchirures, un recueil de nouvelles. Il s’agit de son dixième ouvrage. Cette fois, l’auteure qui a obtenu maintes récompenses, dont le prix Schiller, y raconte l’histoire de six femmes qui tout à coup perdent pied. «Il y a par exemple Rosalie, une mère qui est menacée par sa voisine mythomane désireuse de lui voler son enfant ou le récit d’une épouse qui est recluse dans sa maison au chevet de son mari mourant», détaille l’Imérienne.
Par ces six nouvelles, Sylviane Chatelain déclare examiner la même chose mais de manière différente. «J’investis ce moment de déséquilibre que nous vivons tous un jour ou l’autre. En fait, je raconte la même chose, mais avec des histoires différentes et en utilisant d’autres styles d’écriture. Je me rapproche toujours davantage de la vérité que je cherche sans pouvoir exactement l’atteindre.» Son titre Déchirures fait référence à la fragilité de la vie. «Nous vivons jour après jour en pensant que demain nous nous réveillerons... Mais en réalité, nous vivons sur une passerelle en papier», explique l’écrivaine. Ce livre ne serait-il pas une métaphore à la mort? «C’est sans doute pour moi une façon d’apprivoiser la fin de vie.»
Cette thématique froide et dure tranche avec son style si raffiné. «Pour moi la nouvelle est par essence poétique.» Et Sylviane Chatelain d’ajouter: «Pour un de mes récits, je suis partie d’une observation de la nature depuis ma fenêtre pour ensuite y mêler l’histoire d’une femme et d’un chien…»
Des fins ouvertes
Loin d’être tranchée, la fin de ses histoires est suggestive. «Je ne dis pas tout. Je préfère laisser une place aux lecteurs et à leur interprétation», explique la femme de lettres. Elle cite Guy de Maupassant qu’elle considère comme une référence en la matière. «Il y a toujours des fins ouvertes et des retournements de situations.» Sylviane Chatelain apprécie jouer avec les mots et varier les styles d’écriture. «C’est peut-être pour ça que je ne me lasse jamais d’écrire.» Et l’Imérienne de conclure: «Le monde est informe sans les mots pour le dire.»
Si on faisait connaissance...
«Livre préféré »: À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust.
«Modèles»: L’écrivaine Virginia Woolf et le peintre suisse Georges Borgeaud. «Il y a encore tellement d’artistes que j’admire», ajoute Sylviane Chatelain.
«Attachement à la région»: «Le côté aride, sévère, froid et calme du Jura me plaît énormément», précise-t-elle.
«Plat favori»: La salade. «Tout ce qui est froid et fort», raconte l’Imérienne.
«La politique, c’est…»: «Une préoccupation constante», indique l’écrivaine qui rappelle s’être déjà emparée de sujet dans ses livres.
«Vos aspirations»: Trouver la paix. «Je suis une personne très tourmentée.»
«La famille, c’est…»: «Vital». Elle explique vivre une deuxième jeunesse avec son mari: «Nous gardons régulièrement nos petits-enfants et c’est un peu comme si nous recommencions. Mais aujourd’hui, nous sommes plus rapidement fatigués», glisse-t-elle avec un sourire.
AUDE ZUBER. Le Journal du Jura
Dompter les mots
L’escalier de la maison familiale ressemble à une bibliothèque où se côtoient la célèbre biographie de Primo Levi «La tragédie d’un optimiste» et quelques livres de la «Bibliothèque rose» destinés à ses petits-enfants. «Depuis que je suis petite, j’aime lire et écrire. À l’école, j’adorais les compositions. Et ensuite, j’ai aussi aimé les dissertations.» Assise dans un fauteuil du salon qui offre une vue imprenable sur Saint-Imier, Sylviane Chatelain se confie sous le regard un tantinet inquisiteur de «Monsieur Ni», son chat de 13 ans, un des rares à avoir le droit de la déranger dans son antre située dans les combles: le bureau où elle écrit. «Hors de question d’écouter de la musique ou de la radio quand j’écris», prévient-elle. «J’essaie de me discipliner et d’écrire tous les matins.»
Proust et Gracq
Ses textes, elle les rédige d’abord sur du papier, les relit, les corrige, les relit à nouveau et les corrige encore avant de les immortaliser sur son ordinateur. «La genèse de mes écrits? Ce sont souvent des rencontres. Ou alors des petits textes que je lis dans les journaux. Ensuite, il faut laisser l’imaginaire travailler.»
Sylviane Chatelain ne cache pas son admiration pour le très stylé Marcel Proust ou aussi le plus éclectique Julien Gracq. Elle a aussi a la réputation, dans les milieux littéraires, d’être une perfectionniste et une orfèvre dans sa manière d’écrire et de choisir les mots. «J’accepte volontiers cette étiquette. Je travaille beaucoup mon écriture et tente de réussir à dompter les mots», poursuit-elle de sa voix douce, presque timide, mâtinée d’un accent jurassien bernois délicieusement délicat. Destin de femmes. Cette Imérienne de 68 ans est retournée vivre dans sa cité de naissance pour y suivre son mari, enseignant. «Mais j’avais vraiment commencé à écrire quand je vivais à Genève», où elle étudiait les arts décoratifs, En 1984, elle avait obtenu le premier prix du concours littéraire organisé par l’atelier d’écriture du Soleil à Saignelégier. Un déclic. «C’est à ce moment que certains m’ont conseillée d’essayer de me faire éditer.» Ce fut d’abord aux éditions de l’Aire. Puis, depuis 1988, chez Bernard Campiche qui lui a ouvert une fenêtre sur la Romandie et la Francophonie.
Son dernier ouvrage, Déchirures, est un recueil de six nouvelles relatant le destin de femmes «sous les pas desquelles, soudain, le sol se dérobe, qui, à la dérive, emportées par des courants contraires, s’efforcent de regagner une rive familière, la sécurité de naguère». Par exemple, la mère de la petite Rosalie, menacée par l’intrusion dans son existence d’une étrange voisine: celle-ci est-elle compatissante ou désireuse de lui voler son enfant?
Lecture publique
Sylviane Chatelain n’aime pas trop s’exprimer en public. «Quand ils sont écrits, je réussis à maîtriser les mots.» Cela n’empêchera pas cette mère de quatre enfants adultes d’être l’invitée le 10 janvier prochain de l’excellente émission «Entre nous soit dit» sur RTS «La Première».
«J’y serai sans doute aussi interrogée sur mes goûts musicaux qui me portent d’abord vers la musique classique de la Renaissance et surtout sur Bach.» Ce jeudi, elle fera une lecture publique de certaines de ses nouvelles dans la nouvelle librairie indépendante de Bienne, «Bostryche», que dirige Catherine Kohler: «Sylviane Chatelain est un grand écrivain. Elle écrit avec une plume à la fois sobre et sensible tout en créant des atmosphères inquiétantes. Et aborde le féminin avec tellement de justesse. Dès que j’ai lu les premières lignes de son dernier livre, j’ai eu envie de la rencontrer.»
MOHAMED HAMDAOUI. Biel Bienne
Quand la littérature fait des caprices
Depuis que les auteurs romands ont compris que la fiction était le rendez-vous de tous les possibles, ils s’éclatent et jouent avec les mots en pleine allégresse.ll y a les grands classiques, telle Sylviane Chatelain, reconnus en Suisse romande comme des maîtres de la littérature, un statut solidement établi au fil de leurs œuvres. (…)
L’univers gris de Sylviane Chatelain
S’il en est une qui décline le terme gris dans ses plus infimes nuances, c’est bien l’Imérienne Sylviane Chatelain. Toujours en demi-teintes dans les sombres, les grisailles, les brumes et autres amertumes, les univers de l’écrivaine laissent peu de place à l’espoir. Pour le lecteur, c’est parfois un réel challenge que de parcourir ces pages de doux désespoir. Son dernier ouvrage, Déchirures, ne fait pas exception. Présenté comme un recueil de six nouvelles, nous évoquerions plutôt un roman suivi de cinq plus courts récits, consacrés à des femmes qui sont lentement submergées par des événements qu’elles ne contrôlent plus. Folie? Cauchemar? Où est la vérité, si tant est qu’il en existe une? Ou peut-être un jeu littéraire de la part d’une écrivaine qui ressent le mal-être de beaucoup de femmes, le transposant en funèbre poésie.
Intitulé «La Voisine» , le «roman» met en scène Rosalie, sa maman et une voisine. Après un déménagement, l’enfant porte toute son attention à une poupée, rejetant sa mère dans un lourd silence que l’adulte ne comprend pas. Une voisine les observe, proposant son aide pour garder la petite quand la mère travaille. Peu à peu, l’intruse construit autour de la mère un piège tissé dans une bonté suspecte, cherchant à «voler» Rosalie, tout en neutralisant la maman qui finit par abdiquer un combat dérisoire, détachée de la réalité. Dans «La Bibliothèque» , une amie perd pied alors qu’elle aide sa copine Annie à préparer son déménagement. Annie est-elle une sorcière? Un personnage de rêve? Au lecteur de décider. Une autre héroïne est comme aspirée par «Le Tableau» , ou est-ce un piège, le travail occulte d’une autre femme qui l’observe?
Dans «La Brume» , «Le Chien et La Rivière» , Sylviane Chatelain s’éloigne plus encore du monde réel, tangible. Les femmes qu’elle décrit sont grignotées par des brumes ennemies, des branches d’arbre, un chien comme ultime compagnon. Et enfin, une sorte de retour au premier chapitre du roman, laissé en suspens: une femme attirée par une eau mortifère. Malgré le nom des enfants qui diffèrent, Rosalie pour le «roman», Rémi dans l’ultime nouvelle, une parenté rapproche ces êtres dans leur paisible délire face aux autres et à la nature toute-puissante.
Plus elle écrit, plus l’auteure de Saint-Imier flirte avec la littérature fantastique, tout en restant dans un registre classique, un style romantique, riche d’images. Ses descriptions de paysages évoquent les peintures de Caspar David Friedrich. Comme chez lui, les personnages se démènent dans des atmosphères échevelées qu’ils ont l’air d’affronter malgré eux. Un recueil de saison, empreint de mélancolie. (…)
BERNADETTE RICHARD. Le Quotidien jurassien
MAÎTRESSE EN ÉTRANGETÉ
Dans «Déchirures», Sylviane Chatelain suit six femmes qui s’éloignent des rives du quotidien
Sylviane Chatelain est maîtresse en étrangeté. Et c’est un plaisir, teinté de frayeur, de retrouver ses climats littéraires où les êtres et les lieux se dérobent, se dédoublent, s’interpénètrent jusqu’à l’effacement des frontières et des limites. Déchirures, son dixième livre, réunit six nouvelles dont les protagonistes sont des femmes qui à un moment donné glissent dans une brèche faite au cours normal de leur vie. Le fantastique troue la toile du banal, une atmosphère de cauchemar imprègne murs et jardin à la façon d’une substance lourde, tableaux et bibliothèques sortent des cadres, les éléments, brume, pluie, eau des rivières, s’imposent comme des forces hypnotiques.
FOULE PÉTRIFIÉE
Dans un prologue en forme de cauchemar, on se retrouve d’emblée face à une femme qui bute contre une lourde porte. Quand elle parvient à l’ouvrir, la voilà enserrée par une foule compacte sur une place de village, passant d’un coup de l’ombre à une lumière du jour. Emportée, la femme cherche une brèche par où s’échapper. Après une succession de fanfares puis de silences soudains, la voilà sur un pont, d’où elle observe, fascinée, la puissance de l’eau. Autour d’elle, «personne ne s’impatiente, ne se déplace, ne tente de s’évader». Elle non plus ne peutse détacher de cette foule pétrifiée. Qui entraîne qui? Qui est le prisonnier et qui est le geôlier? L’exergue, qui se lit d’un souffle, annonce les renversements et les trappes à venir.
Le recueil s’ouvre par «La voisine», la nouvelle la plus longue, plutôt une novella ou roman court. Cette histoire d’emprise d’une femme solitaire, la voisine, sur une mère qui élève seule sa petite fille est livrée par paliers. On pense à Stephen King dans la progression, lente, de l’horreur, de l’abdication de la proie face à son bourreau, dans la mécanique du récit. Mais cette comparaison, utile pour donner le ton, s’efface devant la façon qu’à Sylviane Chatelain de revenir sur le motif de l’emprisonnement.
POUDRÉE DE NEIGE
Implacable, ce récit de prise de pouvoir d’une femme sur une autre se suffit à lui-même au point que l’on se demande d’abord si lui adjoindre d’autres textes est judicieux. Mais les cinq nouvelles, très courtes, que Sylviane Chatelain a assemblées élaborent chacune des structures d’enfermement et agissent à la façon d’un point d’orgue. L’ensemble, réuni sous une photo de couverture où un chemin terreux de montagne serpente au travers d’une végétation poudrée de neige (Pierre Chatelain), présente l’évidence d’une charpente d’art ou d’une complication horlogère.
Ce sont toujours des femmes qui au détour d’une action quotidienne s’éloignent des rives connues. Sylviane Chatelain suit les brèches intimes de ces six personnages et les aspérités des paysages traversés, comme on passe une main sur un tissu, une peau. Dans «La bibliothèque», une femme vient aider une amie à empaqueter ses livres en vue d’un déménagement. Dans «Le tableau», une autre admire une toile dans un musée qui l’aimante au point de vouloir y entrer. Dans «La brume», une randonneuse suit son compagnon, au loin, en se persuadant qu’ils se retrouveront. A chaque fois, elles butent contre des parois de brouillard qui se dressent comme des miroirs.
LISBETH KOUTCHOUMOFF ARMAN. Le Temps
Dans son recueil de nouvelles, l’écrivaine née à Saint-Imier s’est attachée à débusquer une déchirure dans le destin de six femmes. Des univers étranges, des moments découpés dans la vie de ces héroïnes malgré elles. Une femme dans la brume sur les pas de son mari qui s’esquive, une autre au chevet de son conjoint malade, isolé dans une maison enserrée par de grands arbres ou cette amie venue à la rescousse d’Annie empêtrée dans son déménagement.
«La Voisine» est la nouvelle phare, la plus bouleversante, celle qui laisse des scories dans l’âme. C’est comme un cauchemar qui hante parfois nos nuits et dont on se réveille complètement secoué. Avec lenteur, l’auteure conduit le lecteur sur des chemins escarpés où il manque à chaque instant de chuter. Et pourtant tout avait bien commencé. Cette voisine qui se propose de garder la petite Rosalie lorsque la mère retrouve un emploi après son déménagement, c’est une aubaine. Certes, cette voisine ne suscite pas la sympathie. «On dirait qu’elle est entourée en permanence d’un cercle glacé, d’un vide hérissé de silence dans lequel personne ne veut pénétrer, que tous évitent en faisant un détour. Même quand elle s’efforce de leur ressembler, de leur plaire.» Ou plus loin: «Elle est sur le seuil, plus pâle et plus sombre que jamais. Une image tranchée, abrupte, pas de nuances, pas de détails, rien que du noir et du blanc.» «Enfermés entre ses mains, il n’y a que les accoudoirs usés de son fauteuil.»
Il y a en Sylviane Chatelain une telle force de conviction que le lecteur, hébété, parcourt ce huis clos sordide. Elle a le talent rare de ménager suspense et l’épilogue est en deçà de l’appréhension de celui qui lit. Elle a sondé la psychologie de ses personnes à l’instar d’un professionnel, en quelques traits incisifs dans une langue puissante avec des éclats de poésie d’autant plus précieux que le propos est âpre. Une poésie frémissante: «sous les flots patients de la brume» ou encore «les droigts souples de la lumière» ou bien «l’eau trouble de sa mémoire».
«Déchirures» est son dixième ouvrage. De nombreux prix ont récompensé ses œuvres dont le Prix Schiller, le Prix Bibliothèque pour Tous, le prix des Arts, des Lettres et des Sciences du Conseil du Jura bernois.
ÉLIANE JUNOD. L’Omnibus